Deux bons amis

Deux bons amis

Dans une lettre à son cousin éloigné Johann Ernest, Jean-Sébastin Bach écrit à l’occasion de la parution de son Offrande Musicale : « Je n’en ai fait imprimer que cent exemplaires, dont la plupart ont été envoyés gratis à de bons amis ».
On peut tout fait supposer que Georg Philipp Telemann faisait partie de ces « bons amis ». En témoigne ce qu’écrit Carl Philipp Emmanuel, son fils : « Dans ses jeunes années, il vit souvent Telemann, qui fut mon parrain ».  On sait aussi que Jean-Sébastien reprendra l’orchestre créé par le parrain de son fils, le Collegium Musicum, lors de son installation à Leipzig. Ce concert propose de recréer cette complicité amicale et musicale autour de la flûte à bec et l’orgue dans la disposition originale du trio. L’instrument à vent dialogue avec les jeux de l’orgue dans des œuvres vivantes alternant virtuosité et expression.

Les musiciens

Gaëlle Lecoq débute la flûte à bec à l’âge de six ans et a la chance d’être très tôt intégrée à l’ensemble de musique Renaissance familial, qui lui fait découvrir le plaisir de partager la musique avec le public lors de nombreux concerts et bals. Elle poursuit ses études de flûte à bec et de musique de chambre à l’ENMD d'Orsay avec Jean-Pierre Nicolas, puis auprès de Kees Boeke à la Musikhochschule de Zürich, en Suisse, où elle obtient le Diplôme de soliste avec distinction en 2000. Passionnée de musique de chambre, elle se produit régulièrement en concert dans toute l’Europe au sein d’ensembles comme le Ricercar Consort, Les Talens Lyriques, Lachrimae Consort, et d’autres, avec lesquels elle a également enregistré, mais aussi au gré de ses projets personnels, comme par exemple avec l’ensemble Celeste Giglio, qu’elle a créé avec des musiciennes partageant sa passion pour la danse et son lien avec la musique. Sa nature curieuse la pousse à explorer des répertoires variés, allant du Moyen-âge au XXIe siècle, mais elle se consacre plus particulièrement depuis quelques années au monde de l’oralité et des musiques traditionnelles, se spécialisant dans le répertoire macédonien. Professeur d’Enseignement Artistique, après avoir enseigné de nombreuses années en région parisienne, elle a rejoint le département de musique ancienne du CRR de Tours depuis septembre 2021.

Sébastien Wonner a étudié le clavecin et la basse continue avec Aline Zylberajch et Martin Gester au Conservatoire de Strasbourg. Organiste, il a travaillé cet instrument avec Raphaële Garreau de Labarre, André Stricker et Christophe Mantoux. Son intérêt pour l’improvisation l’amène à recevoir les conseils et à travailler avec Freddy Eichelberger. Il bénéficiera des leçons de Pierre Hantaï également. Son goût l’amène à fréquenter souvent la musique des XVIe et XVIIe siècles et la musique vocale avec des ensembles tels la Chapelle Rhénane, Doulce Mémoire, La Rêveuse, l’ensemble Clément Janequin, Consonance, les Witches, les Sacqueboutiers ou Akâdemia avec qui il a enregistré une vingtaine de disques chez les labels K617, Alpha, Zig-Zag Territoire, Mirare ou Ricercar. Un album consacré à la musique de clavecin solo de J.P. Sweelinck a été salué par la critique ainsi qu’une récente parution dédiée à Andrea Gabrieli au label l’Encelade. Soliste ou chambriste, il recherche surtout la diversité des expériences sur toutes sortes d’instruments (orgues historiques, clavicordes, etc.) y compris dans des répertoires peu fréquentés ou en improvisation. Ses voyages l’ont amené à jouer en Amérique du Sud et du Nord, au Japon et dans beaucoup de pays d’Europe mais c’est à Tours qu’il enseigne avec passion le clavecin au sein du Département de Musique Ancienne du Conservatoire à Rayonnement Régional, département qu’il dirige aujourd’hui.

Photo @Marie Pétry